Les lecteurs ont de la chance que ce sujet peu connu du Tridosha leur soit présenté pour la première fois par celui qui est le plus compétent pour le faire. C'est l'auteur lui-même qui a souhaité que ce livre soit de cette taille; il a aussi décidé lui-même de limiter le sujet. C'est en effet intentionnellement que ce livre est peu épais et qu'il ne contient pas d'anecdotes. Nous pensons que pour la préparation de cet écrit, l'auteur a été guidé par l'observation d'autres ouvrages semblables publiés dans son pays. Ces méthodes ont probablement été suivies par les anciens auteurs lorsqu'ils préparaient les vieux aphorismes des Upanishads. Toute considération tendant à approfondir le sujet, des commentaires par exemple, pourront être publiés dans l'avenir.
L'auteur, le Dr Bhattacharyya, pratique l'homéopathie en Inde depuis trente ans. Pendant cette période, plusieurs milliers de patients ont été guéris grâce à lui. D'après lui, ce succès a été obtenu grâce à un long effort dû principalement à l'application logique du Tridosha à l'homéopathie. Maintenant, il souhaite que la théorie du Tridosha soit soigneusement examinée par ceux qui sont concernés par l'amélioration de la santé du public, et que cette théorie trouve sa place en Occident. C'est le vivant espoir de l'érudit qui la présente.
Voici comment l'auteur en est venu à écrire ce livre. Le Dr Bhattacharyya a fait paraître pendant quelques années un journal connu sous le nom de Bulletin Homéopathique, publié par son dispensaire homéopathique à Baroda, Inde. Au fur et à mesure de sa publication, il a développé point par point la théorie du Tridosha. Quelques uns de ces articles tombèrent entre les mains de mécènes occidentaux. Il aurait été étonnant que ces nouveaux et étranges principes de l'ancienne science ayurvédique ne trouve aucun écho.
C'est grâce à Samuel Hahnemann que l'homéopathie a trouvé sa place en tant que système médical. Il connaissait toutes les langues européennes, mais il ne savait que l'arabe comme langue orientale. Il n'avait pas la pratique du sanscrit et c'est vraiment très dommage car s'il avait eu connaissance de la théorie du Tridosha, ce bien précieux appartenant à l'Inde, entièrement écrit en sanscrit, il aurait pu poser les bases d'un système supprimant les drogues à l'état brut et les doses massives. Même cent ans avant notre époque, les vaccins et les sérums, les innoculations et les injections, les opérations et les mutilations cruelles auraient été reléguées au rang des méthodes dépassées. Mais, malheureusement, Hahnemann ne connaissait pas le sanscrit, la seule langue dans laquelle la théorie du Tridosha ait été transcrite. La théorie du Tridosha telle qu'elle a été inculquée par les anciens et pratiquée par les médecins originaires de l'Inde est la pierre angulaire sur laquelle repose le système de médecine indien. C'est au bout d'une longue expérience de milliers d'années basée sur l'observation et la pratique que Tridosha est apparu comme une loi invariable et incontestable.
Depuis que l'homéopathie est introduite en Inde, il est du devoir des érudits d'étudier la théorie d'Hahnemann à la lumière du Tridosha et d'harmoniser l'homéopathie avec les lois des trois éléments cosmiques: l'Air, le Feu et l'Eau. Cette étude doit être faite par des hommes versés dans plusieurs disciplines occidentales et orientales et on doit être très exigeant sur leurs compétences. Une grande variété de talents est demandé aux hommes qui doivent accomplir cette tâche comptant parmi les plus difficiles et les plus délicates. Ils doivent être à la fois érudits en sanscrit, étudiants en médecine orientale, experts dans la prise des pouls, homéopathes et généralistes chevronnés. Il est difficile de trouver des hommes associant une connaissance experte de toutes les branches des sciences citées ci-dessus. C'est pourquoi il se trouve que, bien que l'homéopathie existe en Inde depuis plus de cent ans, on n'a pas encore combiné ses théories et celles du Tridosha.
Il est cependant nécessaire que la méthode critique de Tridosha soit appliquée à l'homéopathie et on doit faire une tentative en ce sens, aussi faible soit-elle. L'homéopathie est le seul système dynamique de médecine à la disposition de l'humanité, grâce au génie de son inventeur Samuel Hahnemann. Mais son application selon la loi de similitude dépasse les capacités du généraliste même le plus hautement qualifié. Or si l'on veut que ce système dynamique soit utilisé à son maximum d'efficacité, il est absolument nécessaire que les méthodes du Tridosha soient appliquées à l'homéopathie pour le bien de l'humanité toute entière. Il est devenu urgent et nécessaire que les grossières méthodes de guérison actuelles cèdent la place à une méthode plus noble, plus humaine et plus douce. On peut en effet apporter la guérison en utilisant un système légèrement modifié qui applique les principes du Tridosha à la science et à la pratique de l'homéopathie.
C'est pourquoi, à l'heure actuelle, tous ceux qui sont intéressés par la méthode de guérison dynamique ont besoin de connaître les grands principes du Tridosha. Bien que conscients de nos imperfections, nous tentons néanmoins de faire se rencontrer ces deux grandes sciences: l'homéopathie d'une part et le Tridosha d'autre part. Nous sentons qu'il est de notre devoir de transcrire ce que nous avons pu apprendre au cours d'une longue vie d'austérité afin que, dans l'avenir, ce travail de recherche soit repris par des personnes plus compétentes, dans le but de faire rejaillir les unes sur les autres les lumières de l'homéopathie et du Tridosha.
Lorsqu'on applique Tridosha à l'homéopathie, la première chose à faire est de classer les médicaments sous les trois rubriques: Air, Feu et Eau. Après avoir fait cette classification, on connaîtra les diverses sortes de pouvoirs inhérents aux remèdes homéopathiques. Il sera alors possible de savoir quels médicaments ont le pouvoir de calmer les maladies dues au dérèglement de l'un ou l'autre des trois éléments cosmiques. Une fois le Tridosha des médicaments et des maladies compris, la prescription deviendra un travail mécanique de correspondance des éléments et la guérison suivra avec une précision mathématique.
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